L’école de Boiry racontée…

 

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Premier volet de notre recherche sur le passé de notre village, il sera suivi d’autre thèmes comme la vie religieuse, les guerres mondiales, le travail à la campagne et à l’usine, les fêtes et jeux, les origines de Boiry, la gestion communale, les métiers disparus etc.. Sur ce site il s’adresse aux boirysiens « exilés », ils pourront y retrouver un peu de leur enfance ou de celle de leurs ancêtres…N’hésitez pas à nous contacter ( par e-mail), à nous envoyer des documents que nous pourrons insérer dans une de ces publications ultérieures. Ils peuvent  être intéressants pour une histoire locale, et faire ressurgir des souvenirs enfouis depuis de longues années…

Chaque livret qui traite un thème sera vendu par la municipalité, vous y trouverez des photos anciennes ( toutes celles que nous avons retrouvées et dont les titres figurent dans les lignes ci-dessous).

 

Plan
I avant 1846

 

II l’école privée des filles de 1846 à 1904

1   sa construction en 1845/46

2   les sœurs de la Congrégation de la Sainte famille d’Amiens

3   la fermeture en octobre 1904

III l’école publique des garçons 1858/67

1        sa construction  en 1858

2        les premiers instituteurs

IV Vers l’école laïque

1        Aménagement d’une école publique pour les filles 1904/1907

2        les premières institutrices

3        la mixité des classes et les ménages d’enseignants

V  Ecole provisoire 1919/1926

1        le village en ruine

2        M. et Mme Leu    

VI la préparation de CEP

1        M. et Mme Poutrain

2        La reconstruction de l’école en 1926

3        Une année scolaire en1930

4        M et Mme Descamps

5        la 2ème guerre

6        M et Mme Astier

VII La préparation à l’entrée en 6ème

1        M. et Mme Ledoux

2        Vers le Collège de Marquion

3        La transformation de la cour

4        Création d’une 3ème  classe 1953/1966

VIII vers le RPI

1        Mme Fournier et M. Labour

2        Le RPI (Regroupement Pédagogique Intercommunal)

3        construction d’une salle d’accueil et du dortoir en 1985

4        notre école en 2000

 

                       

 

 

Bibliographie

 

Archives départementales de Dainville

Fonds déposés par les municipalités série 20971 pour les délibérations et les plans des locaux

Dossier des enseignants série T

Série M pour les listes nominatives des populations depuis 1820

 

Maison diocésaine rue d’Amiens à Arras

            Archives de l’évêché n° 239 autorisation de construire une école congréganiste à Boiry

 

Congrégation des sœurs de la Ste Famille à Cagny (80)

 

Archives municipales

            Registre des délibérations du Conseil Municipal depuis 1919

            Dossier relatif aux travaux d’extension de l’école en 1985/86 

 

Des photos ont été prêtées par M. J.Louis Usmial qui patiemment depuis de nombreuses années

rassemble tous les documents sur le passé de Boiry  ( coupures de presse, bons communaux …souvenirs)

D’autres personnes du village nous ont aidé Jean et  Gisèle Caudron, Georgette De Bosscher  Raymonde Delannoy  et en particulier les membres du groupe d’historiens amateurs : Johan Comble, Denis Delerue (maire-adjoint), Josiane Olive et Fabienne Payen.

 

I : avant 1846 

Il ne semble pas qu’il y ait  une école  à Boiry. Les clercs ou les maîtres  nommés par la paroisse  devaient donner une instruction élémentaire  dans leur maison ou dans un local appartenant à la « Fabrique » certainement proche de l’église.

            Derniers clercs connus :

 Ledieu Martin qui s’est marié le 03-04-1731 (collection Bethencourt 2J11 p 143)  avec Veret M.Angélique de Biache-St-Vaast– il était veuf de Ramette M. Marguerite.

Lalin Amable ° 08-06-1749 à Boiry, fils de Jean (charron) et de Depretz M. Magdeleine, x le 08-02-1786 à Boiry avec Delannoy M.Adrienne.

Il est aussi cabaretier et parfois journalier. Reconnu clerc en 1790, il a gardé cette fonction jusqu’à sa mort.

Lalin François porte encore ce titre en 1841 ( archives de Dainville série M 3868 – liste nominative des populations). Il ne doit plus enseigner car dans ce même document il y a un premier instituteur Mazingue Nicolas et une institutrice Vasseur Amélie ( épouse Legru). Où enseignaient-ils ? aucune école n’est encore signalée dans le village.

Pourtant depuis la période révolutionnaire et surtout avec les lois Guizot de 1833 il est instamment prié aux communes de créer un local scolaire.

 

II L’école privée des filles de 1846 à 1904

           

1 sa construction en 1845/46

Par une délibération en date du 19 février 1845, le Conseil municipal vend  un terrain d’une contenance 7 ares 51 ca  à Mme Decroeser de Valenciennes pour 200 francs afin d’y installer une école privée de filles. Cette dame possède des biens à Boiry ( lettre du curé Pierre Cresson au préfet).

 

C’est donc sur une partie de  la place située au Sud de  l’ancien presbytère (actuellement à l’emplacement de la maison de  Mme Ledoux) que doit être édifiée cette école.

           

2 les sœurs de la Congrégation de la Sainte Famille d’Amiens

Dès 1846 on retrouve dans les archives de la Congrégation de la Ste famille à Cagny  (auparavant Amiens) la nomination de la première sœur et ce rapport :

«  cette école a commencé en septembre 1846, elle est a une sœur. Le traitement de 300 F formé par la rente d’un capital donné à M. le curé de la paroisse pour cette œuvre. La maison et le mobilier appartiennent à l’établissement.

Le traitement a été augmenté pour une seconde sœur et il s’élève à 600 F. Mme Croeser de Valenciennes bienfaitrice et fondatrice de cette école a donné à la congrégation la maison qu’elle a fait bâtir dans cette commune.

M. le curé a fait donation d’une rente de 800 F en 1850 tant pour le traitement des sœurs que pour l’entretien de la maison.

L’autorisation a été accordée en 1851. »

En marge on trouve les noms des sœurs supérieures qui se sont succédées jusqu’au 1er octobre 1904 :

M.Bernard Gambart    1846 – 1852

M. Flore Ansel            1852    1856

Eugénie Decrept          1856    1878

Ulphie Deflandre          quelques mois en 1878

Caroline Flament          1878    1879

Catherine Lesage         1879    1904

De la  2ème sœur nous ne connaissons la plupart du temps que le prénom : sœur Cyrille, sœur Elise, Emmanuelle…et Marie Langlart, Adèle Leroux, Clara Tinnenevars, Louise Albert

 

Sur cette photo prise avant les destructions de 1917, on peut voir cette classe au 1er plan.

Derrière on retrouve le porche d’entrée de l’ancien presbytère (ferme de M. Declerck actuellement) et le cimetière qui entoure la nouvelle église reconstruite en 1894
Cette école privée ( congréganiste) accueillera des filles et des petits garçons jusqu’à 1904(lois sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat).

Pourquoi est-on allé cherché les enseignantes à Amiens ? Parce que d’autres écoles privées confiées à cette congrégation existent dans quelques villages voisins : Biache-St-Vaast, Rémy, Etaing, Hendecourt-les-Cagnicourt… et que c’est sa vocation de former des institutrices pour enseigner dans les milieux ruraux ( voir « 2 siècles au service de l’éducation chrétienne » par sœur Jean-Michel Verschaeve) – une « école normale » chrétienne.

Le fonctionnement de « l’établissement » semble rigoureux. Une sœur visiteuse inspecte chaque année les institutrices, un rapport est consigné sur un carnet, accompagné d’une notation  ( a, a ou b,a…). Le programme scolaire est établi pour chacune des 5 années de la scolarité. Certaines passent le Certificat d’Etudes lorsqu’il a été institué en 1874 – voir plus loin le rapport d’inspection de M. Collet en 1882.

On dénombre dès la première année ( 1846) 60 élèves et ( dont) 13 pensionnaires. Ces chiffres varieront peu durant la période de fonctionnement – 1846-1904

           

3 La fermeture en octobre 1904

 

La loi Combes du 7 juillet 1904 interdit l’enseignement  aux congrégations religieuses et dans son 1er article il stipule « que seront fermés, dans un délai qui expirera le 1er octobre 1904, les établissements ci-après désignés : (dont Boiry-Notre-Dame) ». Les clefs ont été rendues le 4 octobre.

La commune espérait récupérer ce local pour y installer son école laïque de filles, mais un jugement l’a déboutée de cet espoir.

 

III L’ école publique des garçons

            1 Sa construction en 1858

 

La municipalité a acheté en 1858 une maison  idéalement placée » - ( l’école actuelle)- pour en faire un ensemble école de garçons, logement de l’instituteur et mairie.

Mais il faut aménager cet ensemble et cela nécessite des emprunts.

Très vite elle est  amenée à reconstruire un bâtiment mieux adapté à ces fonctions.

Les travaux sont estimés à 8400 francs

 

 

 

 

 

 

 

Plan de l’ensemble mairie, école à une seule classe en 1867.

 

 

 

Façade telle qu’on peut la voir sur cette photo prise avant1917.


Un mur que l’on voit aussi sera édifié peu après tout autour de l’ensemble mairie-école- jardin de l’instituteur ( on ne parle pas de cour de récréation, ni de toilettes !)

            2 les premiers instituteurs

A partir de 1860, l’inspection Académique nomme un instituteur : M. BASSET Alfred, né à Hermaville le 10-04-1841, élève de l’école « libre » des pères de St Pol. Il a épousé Tetelain ?? et  ils ont au moins 2 enfants.

Où enseigne-t-il ?  L’école ne sera bâtie qu’en 1867.

De 1865 à 1899 c’est COLET Constantin, né le 26-02-1841 à  Foncquevilliers. Il épouse à Boiry MAZINGUE Olympe fille du Nicolas qui enseignait précédemment. Ils auront au moins 2 fils, dont l’un sera maire de Boiry et l’autre sera tué le 10 novembre 1918.

A son arrivée, il ouvre un cours d’adultes  deux fois par semaine.

Il y a 60 garçons ( et 56 filles) scolarisés en 1879.La classe de M.Colet est trop petite.

La Municipalité décide de l’agrandir en 1878 et à cette occasion d’y installer un « cabinet d’aisance ».On prolonge de 4 m les murs vers le nord pour faire passer la superficie à 61 m² . Mais il n’y a toujours qu’une seule classe !

 

Dans un rapport d’inspection il est écrit : « Jusqu’en 1882 l’école a été spéciale aux garçons, la commune possédant un école libre congréganiste de filles ; mais après la promulgation de la loi de gratuité, l’instituteur a été autorisé à recevoir les filles parce que les sœurs exigeaient une rétribution scolaire. Il n’y a que 7 filles inscrites. Une a le certificat ».

 Le 01-04-1899 – M. TAVERNIER Pierre  né à Gouy-en-Artois le 06-07-1849, il a fait ses études au Collège d’Arras. Il réintègre la fonction d’instituteur (il l’avait quitté en 1883). C’est un homme âgé - 50 ans - qui prend le lourd fardeau laissé par son prédécesseur.

Date des inspections

Nombre de garçons

CM

CE

CP

Section enfantine ?

21-04-1899

40

4

10

21

5

12-05-1900

46

?

9

25

?

27-10-1903

44

5

6

 

 

06-05-1905

58

10

12

29

 

25-03-1906

54

6

17

25

 

05-03-1907

54

4

17

30

3

 

« la propreté des élèves laisse à désirer, ils sont peu soumis, peu appliqués et turbulents ». Le nombre important d’élèves au CP chaque année – nombreux redoublements-  montre que les apprentissages de base ne sont pas assurés. « Dans l’affaire récente de la laïcisation, M.Tavernier a fait son devoir d’instituteur laïc et républicain, je lui en suis gré » note l’inspecteur dans son rapport du 6 mai 1905.

 

IV vers l’école laïque

 

1) Aménagement d’une école publique pour les filles 1904/1907

Le 4 août 1904, après la laïcisation de l’enseignement, la municipalité ne peut récupérer  le local de l’école privée des filles, elle va d’abord le louer, mais devant la menace de récupération des locaux par une association défendant l’enseignement confessionnel, elle se décide en 1907 à  aménager une classe de filles dans le logement d’école. le conseil municipal constatant d’autre part que « la population scolaire s’élevait à 150 enfants de 5 à 13 ans » ; et « qu’il faut écarter toute velléité de rétablissement de l’enseignement privé »,   alors le seul moyen « de faire accepter à la population la substitution d’un enseignement laïque à l’enseignement congréganiste »  était de permettre à tous ces enfants de fréquenter l’école, donc de créer aussi une classe enfantine.

Cette classe est d’abord annexée à celle des filles dans les anciens locaux qu’elle loue, puis certainement dans les annexes de la mairie.

 

Les entrées et les cours de récréation sont séparées.

-on voit l’entrée de la cour des filles sur la photo précédente-

 

Les préaux ne seront prévus qu’en 1909.

Le presbytère délaissé par l’abbé Harlet qui jugeait la location exagérée sera attribué aux enseignants.

Voici le plan d’aménagement de ce presbytère

On voit l’entrée de ce logement ( ancien presbytère) donnant sur la rue de l’église

 

 

            2 les premières institutrices

Dans cette « Classe laïcisée avec succès en octobre 1904 »,  on nomme une jeune institutrice de 23 ans, Melle LEROY Berthe née le 12-01-1881 à d’Arras. C’est une normalienne : promotion 1897/1900- Elle ne reste que 2 ans à Boiry

Date de l’inspection

Nombre de filles

CM

CE

CP

Section enfantine ?

06-05-1905

36

6

14

13

3

26-03-1906

39

11

10

15

3

 Les effectifs sont moins lourds que chez les garçons – sans doute une partie des filles est allée rejoindre une autre école privée ( tolérée encore pendant quelques années) et qui devait se tenir dans une maison située rue de Guémappe nommée « le couvent ». On retrouve dans le dénombrement de la population en 1911 Lesage Catherine ( citée en 1904 comme membre de la Congrégation de la Sainte Famille d’Amiens)et Roussel Marie enseignante du privé. La scolarisation est plus normale, le passage d’une section à l’autre se fait sans trop de pertes.

 

1906 –1907 : C’est  Melle GOUBET  Annette -26  ans - qui lui succède pour un an . Elle est née le 24-09-1883 à Montauban dans la Somme

 

Date de l’inspection

Nombre de filles

CM

CE

CP

Section enfantine ?

05-03-1907

30

5

10

12 ?

3 ?

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            3 la mixité des classes et les ménages d’enseignants

Nous avons vu que désormais les 2 classes – garçons et filles- sont réunies sous un même toit : les filles occupant le logement de l’instituteur. 

 

1907 –1910 :  Pour la 1ère fois on a des classes mixtes, la répartition des  élèves se fait selon l’âge ( grands et petits) et c’est un couple d’instituteurs qui arrive à Boiry : M et Mme DUBOIS. Ils ont 31 ans. M.Dubois prend les grands ( 19 au CM et 18 au CE ) Mme Dubois se voit attribuer les petits ( 10 au CE et 34 au CP) plus la section enfantine

Après le classe il y a l’étude, payante pour les volontaires. Elle dure environ 1 heure.

Tous les 2 donnent des cours aux adultes entre novembre et février: lui le mardi et le vendredi de 19 à 21 heures pour 3 personnes et elle le jeudi matin de 8h ½   à 12 h pour 12 personnes ( travaux ménagers, couture, hygiène…).

1910 – 1913 –Un autre couple  remplace les Dubois, c’est M. et Mme EVRARD. Ils approchent de la quarantaine. Il y a 18 personnes qui suivent les cours pour adulte

1913- 1919 – 2 classes mixtes avec M et Mme TOULOTTE .

Pendant la guerre c’est certainement Mme TOULOTTE Julienne  qui, seule assure l’enseignement. Où assure-t-elle son enseignement ? L’école est occupée par l’armée allemande.

Elle sera complètement détruite en  1917 lors des offensives anglaises.

 

V L’école provisoire 1919-1926

            1 le retour des premiers élèves

En 1919,  C’est un village complètement ruiné, on a des difficultés à reconnaître l’emplacement de sa maison dans cet univers chaotique

 

Sur cette photo prise en 1917 par les allemands, on retrouve au premier plan le mur de l’ancien presbytère. Les ruines de l’église se devinent à l’arrière plan.

La deuxième attaque anglaise ne laissera rien debout, aucun pan de mur !

 

Une école provisoire est installée  dans le jardin du presbytère, rue de Sailly. Les élèves ne sont pas encore très nombreux lors de la rentrée le 13 octobre. Tout le monde vit dans des « demi-lunes » en grande partie édifiées au Sud du village ( à proximité de l’actuel terrain de sports).

Il n’y a que 17 inscrits à la rentrée, mais en mars ils sont 47 à figurer sur le registre d’appel : on ouvre alors une 2ème classe.

2 M.et Mme Leu

En octobre 1919 M. et Mme LEU  arrivent donc dans un village en pleine reconstruction. Ils n’ont pas encore 30 ans

 

Deux photos de M.Leu et de ses élèves ( avec leurs noms) placés devant le baraquement en planches sont insérées dans le livret.

M. Leu Julien est né le 20 mai 1891 à Calais, et sa femme Théry Eugénie est native de Fosseux, le 04-04-1893

M. Leu garde 29 élèves  les plus grands et sa femme prend 23 petits dans sa classe. Il faut noter qu’elle aura 31 élèves en juillet. En Octobre 20 ils seront 67 dans les 2 classes.

 

 Mme Leu décède au printemps de 1922

 

 

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VI La préparation du Certificat

1 M. et Mme POUTRAIN - 31 et 26 ans- arrivent en avril 22. Ils y resteront 12 ans jusqu’en septembre 1934.

M. Poutrain est né à Carvin le 24-08-1890, sa femme, Marie Juliette Ryckewaert est née le 11-03-1896 à Guigneville ( Seine Maritime). Nous avons retrouvé deux photos de ces enseignants avec leurs élèves prises l’une en 1925-25 devant l’épicerie ( baraquement) Demailly-Canlers  et l’autre en octobre 1928 dans la cour de l’école. Tous les noms des élèves figurent sur le document écrit

2 Reconstruction de l’école actuelle 1925/26

 

Dans le plan de l’architecte arrageois Lemaresquier, la mairie est séparée de l’école.

Il existe encore une séparation très nette entre les filles et les garçons.

Tout est en double : cour, préau, toilettes….. mais le mur de séparation entre les deux cours n’a pas été construit. Donc la porte donnant sur la rue d’Arras restait fermée.

Il était toutefois interdit aux garçons ( et aux filles) d’aller dans l’autre cour.

 

 

 

La façade de l’école correspond bien au plan (sauf l’œil de bœuf très réduit)

 

 

Il a fallu faire des économies sur la façade de la mairie : l’horloge, les pierres d’angle et le balcon ont disparu

 

 

C’est M et Mme Poutrain  qui inaugurent les nouveaux locaux. Avec les élèves il va embellir les cours en y plantant quelques arbres ( 2 cerisiers dans la cour des filles et  2 poiriers dans celle des garçons), des espaliers le long du mur Nord comme le montre cette photo prise vers 1944

 

Melle Milot  Lucien Usmial, Paulette Richart, Louis Verret

Jusqu’à 1965, l’aspect de l’école change peu

La cour est ombragée, et sans doute agréable

Certains se souviendront des toilettes, des préaux, du chenil, des remises pour la paille et le bois…

 

 

D’autres retrouveront les lieux de leurs jeux, de  premières amitiés…et des punitions ( le piquet!) 

            3 Une année scolaire en 1930

L’année scolaire commence le  1er octobre et se termine le 30 juillet. On travaille tous les jours sauf le jeudi. Le Conseil Municipal décide de 2 jours de congés mobiles : exemple les après-midis  du 2 novembre et du mardi gras et le 3 novembre. Il y a peu de jours de congé : un jour à la Toussaint, six jours en janvier, dix jours à Pâques soit 196 jours de classe en 1930.

 Les effectifs sont stables, mais toujours aussi lourds : il y a 70 élèves  en 1930. on prend les enfants dans leur 6ème année. Mme Poutrain a le cours préparatoire ( 30 élèves) et le cours Elémentaire ( 10 élèves cette même année). M Poutrain a le cours élémentaire 2ème année (12 élèves), le cours moyen ( 12 élèves)et le cours supérieur ( 6 élèves).

On passe le Certificat (CEP) entre 11 ans et 13 ans.

 L’examen dure une journée à  la fin juin ou au début juillet.

 Il se déroule à Vis.

 M. Poutrain est un bon jardinier, c’est avec lui que les garçons plantent le jeudi les arbres de la cour de l’école, du verger, sur la place  et autour du château d’eau. Il organise des cours du soir pour les adultes . Ils ont lieu les mardi et vendredi, 18 volontaires suivent ces cours pour 25 frs en 1924 puis pour 50 frs à partir de 1926.

            4 M et Mme Descamps

Ils arrivent à Boiry le 01-10-1934 : Paul Descamps est un normalien d’Arras  il est né à Trélon (Nord) le 10-09-1892, sa femme Derambure Valentine est née la même année le 27 juin à St Nicolas et a fait ses études au Collège d’Arras.

Il n’y a toujours que 2 classes mais une section enfantine ( enfant de 4 ans) est ajoutée dans la classe des petits.

Ainsi Mme Descamps a 23 élèves en mai 39, se répartissant  ainsi : 4 en section enfantine, 10 au cours préparatoire et 9 au cours élémentaire.

M. Descamps a 33 élèves : 25 au cours moyen et 8 au cours supérieur.

En 1936 l’école devient obligatoire jusqu’à 14 ans – des classes de fin d’étude sont ajoutées aux cours moyens

A ce jour nous n’avons aucune photo durant cette période.

            5 La seconde guerre mondiale

En 1940, les classes sont fermées le 13 mai pour reprendre le 26 juin et continuer durant les mois de Juillet, août et septembre…quelle année !

M. Descamps n’a plus le droit d’enseigner sous le gouvernement de Vichy aussi ce sont des remplaçantes qui se succèdent.

En 1942 c’est Melle MILOT  Alice, qui débute dans notre village. Elle vient en vélo mais habite les jours d’école chez M.Legris ( ou à l’école). Elle sera reconduite dans le poste en 1943 à la demande des habitants et à sa plus grande joie, mais avec le décès de Mme Descamps le 27 mars1943, elle doit faire classe à tous les élèves…On la retrouve sur plusieurs photos avec ses élèves.

            6 M et Mme Astier prennent possession du double poste le 01-10-1945. Ils resteront 5 ans à Boiry. Ils sont originaires de la Haute-Loire, lui de Chambon sur Lignon et elle de  Chadron. Ils sont tous deux normaliens du Puy-en-Velay. Ils ont une quarantaine d’années et un fils Jean-Denis.

Mme Astier prend en charge les grands élèves et parvient à décrocher un 1er prix du canton à Vitry en juin 1950 avec Jean Comble ( qui est aussi 2ème du canton de Marquion car le centre était commun aux deux cantons).

 

VII  La préparation de l’entrée en 6ème

1 M et Mme Ledoux succèdent aux époux Astier pour une vingtaine d’années. Ce sont 2 jeunes instituteurs, normaliens de l’EN d’Arras, qui enseignaient auparavant à Marquion, lieu d’origine de M.Ledoux. Ils resteront à Boiry un quart de siècle !

Les cours du soir continuent avec M. Ledoux qui s’est spécialisé en agriculture.

Le dimanche c’est encore l’instituteur qui assure les séances de cinéma pour tout le village. C’est l’avènement de la télévision et vers 1960 la généralisation des téléviseurs qui mettra fin à cette activité culturelle.

Nous avons plusieurs photos des élèves et de leur maîtres entre 1950 et 1956 et une de la petite classe en 1959.

            2 La préparation à l’entrée en 6ème

Une transformation progressive de l’enseignement se met en place à partir des années 50 pour Boiry : des classes intercommunales d’abord ( dès 1945), un Cours Complémentaire ( en 1948 à Marquion), transformé en  Cours d’Enseignement Général (CEG) en 1956 avec ramassage des élèves apparaissent dans nos campagnes.

En 1956 les autocars Parmentier passent chaque  jour à Boiry pour emmener au CEG de Marquion une grande partie des élèves à la fin du CM2.. Le trajet est long, 2 heures par jour, mais il est gratuit pour les élèves. Ce sont les communes qui prennent en charge les frais supplémentaires

 Progressivement les grands, poussés parfois par leurs parents mais surtout par leur maître vont pouvoir accéder aux classes de 6ème  et atteindre le BEPC voire le BAC. Ainsi nos petits paysans dont seulement 3% accédaient jusqu’alors à l’enseignement secondaire auront le même niveau que les enfants des villes.

 Une révolution tranquille se met en place en grande partie due aux enseignants de l’époque : Mme Berger l’inspectrice, M. Damette le directeur du Collège de Marquion  et les instituteurs de Boiry.

 

vers 1950 : les 2 cerisiers et le préau des filles apparaissent au-dessus du mur sud.

La mairie est encore surmontée de son clocheton

 

3 les transformations des locaux et de la cour

En 1953, la population scolaire augmentant ( 85 élèves) on crée une 3ème classe : M.Ledoux monte avec les grands du CM dans la salle au-dessus de la mairie ( la bibliothèque actuelle).

Prise en 1965, cette photo montre l’arrière de l’école : une cheminée a été aménagée dans le clocheton de la mairie.

Un garage est accolé aux classes

 

Mme LEFEBVRE Jacqueline –22 ans -  de St Nicolas arrive pour prendre la  section enfantine et le CP, Mme Ledoux enseigne aux Cours élémentaires, et M.Ledoux  se charge des grands ( CM et fin d’études).

Mme Lefebvre ne reste que 3 mois, elle est remplacée par Melle PERU Josette d’Ecourt-St-Quentin.

Mme LALAIN Eva née DEMAY de Vis prend le 3ème  poste le 01-10-1954 pour 2 ans. Puis Melle LEMOINE  est chargée de la petite classe du  01-10-1956 jusqu’à sa fermeture en 1966

En 1965 la cour sera transformée : le préau des filles et les installations sanitaires au centre de la cour sont démontés. Un préau continu est adossé au mur nord. Les toilettes( filles d’un côté, garçons de l’autre) sont maintenant au centre de ce préau..

 

VIII vers le RPI

            1 Mme Fournier et M.Labour

En 1967 Mme Ledoux part en retraite, c’est Melle DILLY Monique qui est nommée provisoirement sur le poste pendant un an. En septembre 1968, c’est la fille de M.Ledoux, Michèle – Mme FOURNIER qui prend le relais pour 24 ans.

M. Ledoux à son tour prend sa retraite le 31-12-1975.C’est M. LABOUR Albert de Bapaume qui lui succède pour 17 ans.

Nous avons des photos des classes prise en janvier 1978 :

Chacune des 2 classes possède plusieurs cours. On voit une partie de celle de Mme Fournier. Le CP occupe le premier plan.

Les enfants de la section enfantine sont installés autour  des tables rondes dans  le fond de la classe.

Le CE1 est placé dans la rangée près de la cour.

Le matériel date un peu.

 

 

M.Labour a dû récupérer la salle au-dessus de la mairie (voir ci-dessous).

Il a pris en charge le CE2, le CM1 que l’on voit sur la photo

Et le CM2

(pointer la souris sur les visages pour avoir les noms des élèves)

 

La charpente étant en mauvais état, d’importants travaux de rénovation sont entrepris au début des années 80 : installation de faux-plafonds, modernisation de l’éclairage  et de grandes baies coulissantes remplacent les anciennes fenêtres. La salle située au-dessus de la mairie est à nouveau utilisée par M.Labour dès 1978 et pour des raisons de sécurité,  un escalier extérieur en colimaçon est installé.

2 le regroupement pédagogique intercommunal  (RPI)

Les effectifs ne cessant de baisser, comme dans les villages voisins, un  regroupement pédagogique  ( le RPI) se met en place en 1982 entre Boiry, Eterpigny et Rémy. Un ramassage scolaire en autocar emmène nos enfants dans les 4 classes de ce RPI.

Boiry accueille les plus petits ( de 2 à 4 ans) dans la classe maternelle attribuée à  Mme FOURNIER, la seule femme, Melle Annie Mopty est son aide maternelle .La grande section de maternelle ( 5 ans) et le CP sont à la charge de M.LABOUR.

Eterpigny reçoit le cours élémentaire( 7 et 8 ans) avec M. ROUSSELLE  et M. BOUCRY  à Rémy s’occupe du cours moyen ( 9 et 10 ans).

            3 Construction d’une salle d’accueil en 1985

 

Très vite des problèmes matériels sont à résoudre, car il faut un local pour le repos des plus petits, des espaces pour les activités de ce petit monde turbulent : peinture, jeux, cuisine, bibliothèque, activité physique... et des toilettes adaptées à ces « bébés ». C’est pourquoi en 85 le projet d’extension des locaux a été entrepris et réalisé pour la rentrée 86.

 

         4 L’école en 2000

 

Depuis c’est M. LEFEBVRE  J.Pierre qui remplace M.Labour, tandis que successivement Mmes DELATTRE Monique, CROZIER-ROMAN M.Christine, CARON Isabelle, DESPREZ Bernadette et PLACE Céline ont occupé le poste de la maternelle . Ajoutons pour terminer qu’en 1999 le RPI s’est agrandi avec l’arrivée de Vis et d’Hamblain

Pour chaque année depuis le regroupement pédagogique nous possédons des photos de toutes les classes.

 

 

Conclusion

Voilà brièvement relaté un siècle et demi environ de l’histoire de notre école. Du logement du clerc à nos classes spécialisées il y a eu d’énormes progrès au moins aussi spectaculaires que les méthodes pédagogiques….Nos enfants peuvent maintenant espérer exercer n’importe quelle profession selon leurs aptitudes et leur volonté : les parents n’ont plus de soucis matériels, la Municipalité assure entièrement les frais de scolarité de leurs enfants (s’élevant à environ   270  F par enfant et par mois ) et l’Etat rétribue les enseignants.

Nous espérons que vous avez été un heureux bénéficiaire  de ces progrès, surtout depuis 1950, mais songez à vos parents, à vos grands-parents qui n’ont pu valoriser le potentiel intellectuel qu’ils avaient, qui ont dû se contenter de tâches ingrates, répétitives, pénibles, dans les champs ou à l’usine, voire à la mine ! Quel gâchis ! Des générations entières ont été sacrifiées  parce qu’il n’y avait pas d’école digne de ce nom.

Notre société  a connu parallèlement une croissance extraordinaire, qui n’a aucun exemple dans le passé, elle la doit à ses chercheurs, ses techniciens, ses enseignants, son personnel médical, ses spécialistes dans tous les domaines ( secrétariat, journalisme, commerce, artisanat…) formés grâce à la démocratisation de l’enseignement.

 

Le premier tome de l’histoire boirysienne s’achève. Nous comptons sur chacun d’entre vous pour le compléter, en rectifier les erreurs ou les omissions.

Nous vous rappelons que nous souhaitons également recueillir vos documents, vos photos, et vos souvenirs pour continuer à raconter la vie d’antan. Nous pourrons alors reconstituer la vie religieuse, les fêtes, la ducasse, les jeux ( billon, javelot), le travail aux champs et à l’usine, la vie municipale, le sport,  les cafés, les grands moments historiques comme les guerres, etc… que de retrouvailles en perspectives !

 

                                                                                  A boiry le 14 mai 2003

Jean-Claude Fournier ( jc_four@club-internet.fr)

 

 

 

 

 

 

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salle de repos salle d'évolution Suzel Fournier Odile Vaillant Christelle Dehaine Pascale Groux Sylvie Midyk Odile Kamer Christelle Midyk Corinne Brzewski